Julian Vulakoro, coursier chez MAN Bordeaux - Groupe PAROT depuis 6 ans, est également le représentant de la fédération fidjienne de rugby en Europe. La semaine prochaine, l'équipe nationale des Îles Fidji va poser ses valises à Limoges pendant deux semaines, pour préparer la première Coupe d'Automne des Nations, aussi appelée Tournoi des 8 nations. Julian nous raconte son parcours, l'organisation de cet événement et répond à nos questions.
Bonjour Julian, parle-nous de ta carrière dans le rugby et de ton arrivée en France
"Bonjour, je suis un ancien international Fidjien, j'ai joué avec mon pays de 2000 à 2006. Après un match de qualif contre le Pays de Galles, j'ai rencontré le président du Racing 92, qui m'a proposé un contrat professionnel pour venir jouer en France. C'est donc à ce moment-là que mon aventure française a débutée. 3 ans plus tard, Jonah Lomou avec qui j'avais joué en Nouvelle-Zélande m'a proposé un nouveau projet, celui de rejoindre le club de rugby de Marseille pour deux ans. J'ai ensuite joué à Nîmes, à Strasbourg, puis enfin à Lormont."
Qu’est-ce qui t’a poussé à t’installer en France ?
"C'est bien évidemment grâce à mon premier contrat au Racing 92 que j'ai décidé de venir m'installer en France avec ma famille. Mais ma motivation première était l'avenir de mes enfants. J'ai trois enfants, qui ont 11, 12 et 15 ans et je voulais vraiment leur donner la meilleure éducation possible. La France m'a permis de la leur offrir. Depuis, nous sommes tous très heureux ici et nous adorons la culture française."
Quel est ton attachement à l’équipe Fidjienne et quel est ton rôle au sein de l'équipe ?
"C’est grâce au rugby fidjien que je suis en France aujourd'hui. À travers mon implication et mon rôle au sein de l'équipe, je souhaite les remercier pour ce qu'ils m'ont donné et les aider à mon tour.
Aujourd'hui, je suis représentant de la fédération fidjienne de rugby en Europe et c'est une réelle fierté de pouvoir encore travailler avec eux. Je cherche les endroits les plus adaptés pour que les joueurs puissent se préparer pour leurs compétitions de haut niveau dans les meilleures conditions. J'ai également créé une association, Les fidjiens en France, qui me permet avec les anciens joueurs fidjiens, d'accompagner et de conseiller les joueurs qui arrivent en France, mais également de les aider à se reconvertir après leur carrière. Mon réseau dans le rugby français me permet de tout mettre en place pour leur offrir le meilleur. Quand je suis arrivé en 2005, nous étions à peine 10 fidjiens à jouer en France. Aujourd'hui, nous sommes plus de 300.
Parmi les événements dont nous nous occupons, il y a par exemple l'accueil de l'équipe fidjienne et toute l'organisation autour du tournoi des 8 nations qui débute le 15 novembre. Nous avons négocié l'accueil des joueurs dans une ville française, établi un programme de préparation pour notre équipe, trouvé des lieux de rassemblement, d'entraînement, de logement... Elle se déroulera du 24 octobre au 6 novembre à Limoges. Je resterai avec l'équipe tout au long du tournoi, pendant 6 semaines, pour les accompagner au mieux en mettant à profit mon expérience dans le rugby."
Pourquoi avoir choisi la ville de Limoges en France pour la préparation au Tournoi ?
"Par rapport au contexte sanitaire, Limoges nous a semblé être une bonne option. Elle ne faisait pas partie des villes les plus touchées. Elle a également l'avantage d'être très centrale géographiquement, ce qui facilite la rencontre des 35 joueurs fidjiens d'Europe sélectionnés pour le tournoi."
Quel est le programme de préparation de l’équipe à Limoges ?
"J'aimerais d'abord remercier la ville de Limoges, qui nous accueille, met à notre disposition des locaux, le stade, la piscine... Avec le contexte sanitaire actuelle, il est très compliqué de trouver des structures adaptées à la bonne préparation de notre équipe. Nous remercions également le Groupe PAROT qui nous prête des véhicules, par exemple un Ford Transit Custom 8 places, par l'intermédiaire de sa concession Ford Limoges - Groupe PAROT.
Concernant notre programme, nous allons avoir des entrainements ouverts au public, mais nous allons également chanter nos hymnes fidjiens et faire des démonstrations de Haka car c'est important pour nous d'être ouverts, d'échanger et de faire découvrir notre culture. Nous voyons vraiment cette opportunité comme un moment d'échange."
As-tu déjà mis en place des partenariats entre le Groupe PAROT et l'équipe fidjienne ? Quel est le lien que tu souhaites créer ?
"Nous avons déjà fait des partenariats avec l'équipe des anciens joueurs fidjiens oui, mais pas encore avec l'équipe nationale.
Je travaille pour le Groupe PAROT depuis 6 ans et je lui porte un véritable attachement. Ce Groupe a été la solution d'avenir pour ma famille lorsque nous sommes arrivés à Bordeaux. C'était pour moi une évidence de créer un lien entre mon entreprise et mon équipe et de mettre en avant le Groupe PAROT. Je souhaite leur rendre ce qu'il m'ont donné à mon arrivée dans la région, c'est ma façon de les remercier."
C’est la première participation de l'équipe fidjienne à ce tournoi, pourquoi, et quels sont les objectifs ?
"Le Tournoi des 8 nations remplace cette année pour la première fois le tournoi des 6 nations. Il a été adapté et modifié pour aider les équipes à faire face à cette crise qui touche le monde entier. Actuellement, le rugby a besoin de matchs, le tournoi des 6 nations était donc la clé pour les Fidji. Nous avons été invités par l'organisation du tournoi directement avec la Géorgie, pour relancer la discipline. Il n'y a plus eu de match de rugby international depuis cet été. L'idée d'agrandir le tournoi a été adoptée et si tout se déroule bien cette année, il y a des chances que le format reste le même pour les années à venir."
Et sinon...
Qu’est ce qui te manque le plus de ton île ?
Le soleil et la plage ! Ma famille que je n’ai pas vue depuis 10 ans me manque beaucoup également. Nous devions partir aux Fidji cet été, mais ça n'a pas pu être possible à cause du Covid-19.
Quel est le dessert ou le plat que tu as découvert en France et que tu adores aujourd'hui ?
Je pense que quand on voit mon physique, on comprend vite que je goûte tout et que je suis plutôt du genre à finir mon assiette ! Je n'ai pas de préférence, j'aime découvrir les spécialités de chaque région, j'aime découvrir les cultures. J'aime la gastronomie française dans sa globalité. En plus, ça n'a vraiment rien à voir avec les spécialités fidjiennes. Chez nous, les plats sont beaucoup plus simples, préparés à partir de produits naturels, beaucoup moins travaillés.
Peux-tu nous dire un mot en fidjien ?
Bolavinaka ! Ca veut dire "Bonjour" dans ma langue.
Quel est ton plus beau souvenir dans ta carrière de rugbyman ?
Mon plus beau souvenir, c'est le jour où j'ai atterri en France. J'ai tout aimé depuis mes débuts au Racing jusqu'à aujourd'hui, et ce n'est pas encore fini ! Je suis toujours en contact avec le président du Racing et avec les anciens joueurs. Le rugby c'est une grande famille !